Au Maroc, Sarkozy clbre le TGV "made in France" et les rformes du roi
publi le 29/09/2011 16:17, mis jour 19:21
Au Maroc, Sarkozy clbre le TGV "made in France" et les rformes du roi
afp.com/Philippe Wojazer
TANGER (Maroc) - Nicolas Sarkozy a donn jeudi au Maroc le coup d'envoi des grands travaux du futur train grande vitesse marocain en compagnie du roi Mohammed VI, auquel il doit renouveler le soutien politique de la France en pleine effervescence des "printemps arabes".
Malmen par la dfaite historique de son camp aux lections snatoriales et les "affaires" politico-judiciaires, le prsident franais s'est offert un rpit de quelques heures sous le soleil de Tanger, au nord du Maroc, pour y clbrer un succs devenu rare, celui du TGV "made in France" l'tranger.
A peine dvale la passerelle de son avion, M. Sarkozy et le souverain marocain se sont rendus la gare de Tanger pour assister aux premiers coups de pioche de la ligne de 350 km qui permettra, en principe la toute fin de 2015, de relier 320 km/h Tanger Casablanca plus au sud, via la capitale Rabat.
Le prix de la nouvelle ligne est estim 1,8 milliard d'euros, auxquels il faudra ajouter tous les cots d'infrastructure associs.
Une part importante sera finance par la France elle-mme, qui a dbloqu un prt de 920 millions d'euros. Un quart de la facture doit tre pay par des pays "amis" du Maroc, comme l'Arabie saoudite, qui a elle-mme lanc un appel d'offres pour la construction d'un TGV Jeddah-La Mecque-Mdine, les Emirats arabes unis ou encore le Kowet. Le dernier quart sera financ par le budget marocain lui mme.
Mme ainsi pris en charge, le TGV "high tech" vendu par Alstom (400 millions d'euros pour 14 rames) est contest au Maroc, o certains le considrent comme un investissement de prestige inutile et coteux.
Une fois boucle la crmonie d'inauguration, le roi et le prsident devaient se retrouver pour un entretien en tte--tte et un djeuner la tonalit plus "politique", pour sa premire visite arabe, hormis son bref passage en Libye, depuis les "printemps arabes". L'occasion pour Nicolas Sarkozy de renouveler son soutien aux rformes politiques engages par son hte.
Le roi du Maroc a fait adopter par rfrendum en juillet, plus de 98%, des amendements constitutionnels qui renforcent le rle du Premier ministre. Cette rforme ne fait pas l'unanimit au Maroc, o le Mouvement de contestation du 20 fvrier continue exiger des changements plus profonds.
Le prsident franais s'en est content et a fait de Mohammed VI un exemple de dirigeant capable d'accompagner l'aspiration de son peuple vers la dmocratie. "Les changements en cours au Maroc ne sont pas moins significatifs que ceux survenus dans d'autres pays", a relev l'Elyse.
"La France salue avec beaucoup de chaleur et d'admiration la volont de rforme profonde du roi", a-t-on soulign dans l'entourage prsidentiel, "le fait que le Mouvement du 20 fvrier puisse continuer manifester sans rpression tmoigne de la vigueur de la dmocratie marocaine".
Selon l'Elyse, les deux dirigeants doivent galement voquer la question du terrorisme, en plein procs du principal suspect de l'attentat la bombe qui a fait en avril 17 morts, dont 8 touristes franais, sur la place la plus touristique de Marrakech (sud du Maroc).
A l'issue de cet entretien, Nicolas Sarkozy devrait aussi dire, quatre ans aprs son lancement Tanger, quelques mots de l'Union pour la Mditerrane (UpM), paralyse par le conflit isralo-palestinien. Il pourrait aussi en profiter pour commenter le vote, trs attendu, par les dputs allemands du plan europen de secours financier la Grce.
Par AFP
